Pratiquer la pharmacie autrement

En 2015, dans un souci de rendre accessible l’expertise des pharmaciens québécois en ligne, Alexandre Chagnon a mis au point le site Question pour un pharmacien. Les internautes peuvent y poser leurs questions aux pharmaciens de garde de leur région, qui leur répondent dans un délai de 24 heures. Nous avons voulu en savoir plus sur l’instigateur de cette application, qui propose une pratique différente de la pharmacie : la téléconsultation.  

Entrevue avec Alexandre Chagnon, créateur du site Question pour un pharmacien

D’où vous est venue l’idée de créer le site web Question pour un pharmacien?

Autant à l’hôpital qu’en milieu communautaire, je voyais des patients se présenter avec des renseignements trouvés sur Internet qui s’avéraient souvent dangereux, parce qu’ils n’étaient pas à jour ou qu’ils ne s’appliquaient pas à leur situation. Persuadé que les internautes n’iraient pas valider en pharmacie l’information dénichée sur Internet, je me suis dit qu’il fallait que des professionnels de la santé soient plus accessibles sur le Web. C’est le cas par exemple en Colombie-Britannique avec le site www.healthlinkbc.ca, qui invite les internautes à poser leurs questions à différents professionnels de la santé. Je me suis inspiré de cette initiative pour créer un site qui allait rendre disponibles en ligne les experts du médicament.

Aperçu de la page d’accueil du site web question pour un pharmacien
Alexandre Gagnon a fondé en 2015 un site web pour rendre accessible en ligne l’expertise des pharmaciens québécois
Question pour un pharmacien semble interpeller de plus en plus de vos confrères de travail. Quelles sont les motivations de vos pharmaciens de garde à s’impliquer bénévolement dans votre projet?

Initialement, je voulais mettre l’accent sur la rétribution sociale qu’apporterait le site. Lorsqu’un patient pose une question, ce sont des pharmaciens de sa région qui lui répondent. Au besoin, l’internaute peut donc se rendre en pharmacie pour rencontrer ce professionnel. En fin de compte, le pharmacien va chercher une clientèle nouvelle qui, autrement, n’est probablement pas bien informée par Internet. Toutefois, je me suis rendu compte que les pharmaciens qui se joignent à Question pour un pharmacien le font avant tout pour aider les gens.

Avec Question pour un pharmacien, avez-vous l’impression de pratiquer la pharmacie autrement?

Oui, de toute évidence. La téléconsultation est déjà pratiquée par d’autres professionnels de la santé. En effet, il existe des applications qui impliquent les médecins et les infirmières. Mais aucune ne profite de l’expertise du pharmacien.

Comment entrevoyez-vous votre avenir professionnel et celui de votre site?

Au moment où on se parle, nous faisons des démarches pour augmenter le nombre de professionnels sur le site et pour permettre à des pharmaciens et à des patients de l’extérieur du Québec de pouvoir discuter par l’entremise d’un site Internet comme le nôtre. On pense notamment aux autres provinces canadiennes, mais également à la France et aux États-Unis. L’avenir de Question pour un pharmacien passera donc par l’internationalisation. Le phénomène Internet-Santé, où les patients consultent Internet pour des questions médicales, permet la démocratisation d’un site comme le nôtre. Partout où il y a des médicaments, Internet, des patients et des pharmaciens, il y a de la place pour Question pour un pharmacien.

 

Dans un monde idéal, Alexandre aimerait continuer à combiner son travail à l’hôpital et le développement de son site Internet. Avec sa vision et le temps qu’il consacre à son projet, gageons que l’avenir lui sera favorable!

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